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Yolanda Botta Kauer - Chirurgie plastique, reconstructive et esthétique

Hôpital de Porga : un brin d’histoire

Yolanda Botta Kauer


 

Une nouvelle maison de santé : c'était en l'an 2000. A l'hôpital de Tanguiéta mourait un homme fortuné, propriétaire d'un grand terrain situé à env. 40 Km de l'hôpital et avoisinant la réserve naturelle d'animaux de la Pendjari, près de la frontière du Bénin. Émerveillé par l'engagement des frères hospitaliers, il avait légué ces terres à l'hôpital, dans le but qu'il y soit construit une maison de santé par la congrégation de Saint Jean de Dieu. Les frères ont pris possession du terrain, l'ont clôturé et ont commencé à construire le centre hospitalier.
Actuellement, c’est-à-dire cinq ans plus tard, deux bâtiments sont terminés : L'un est destiné aux soins et aux hospitalisations (salle à 12 lits, maternité, laboratoire); l'autre sert à l'hébergement de la communauté des frères (habitation, cuisine, entrepôt).
Certes, toutes les installations sont très simples : c'est un début. Elles seront adaptées aux besoins, au fur et à mesure.
L'insolite consiste dans le fait que, pour de raisons d'économie domestique, il a été aménagé une animalerie dans la partie du terrain qui un jour sera le jardin de l'hôpital. On y rencontre des cochons, des poules, des colombes et même les chiens de garde, en liberté la journée, enfermés la nuit, pour ne pas être la proie des lions et des autres bêtes féroces pouvant pénétrer dans l'enceinte du centre de santé.
Régulièrement, lorsque de l'aéroport de Ouagadougou je me dirige à Tanguiéta, je m'arrête à Porga pour me rendre compte de l'évolution du projet et des progrès réalisés sur place.
C'est aussi et avant tout une bonne occasion pour aller encourager les trois frères infirmiers qui y oeuvrent de plein cœur et auxquels s'est joint un religieux. Avec enthousiasme ils m'ont fait part, lors du dernier passage, de leur projet d'ériger une église sur le terrain.

Un jardin de plantes médicinales : Depuis plus de 20 ans, le Dr. Priuli et ses frères de la congrégation hospitalière de Saint Jean de Dieu, s'intéressent à la médecine traditionnelle, spécialement aux plantes médicinales et aux remèdes traditionnels. Ils ont établi des protocoles de phytothérapie, c’est-à-dire de traitements avec les plantes médicinales qui occupent une place de plus en plus grande dans les pharmacies de leurs hôpitaux.
Depuis 1999, sont organisées à Tanguiéta des rencontres entre des représentants de la médecine traditionnelle et de la médecine officielle. Ainsi un large échange de vues a lieu, des résultats sont discutés et des progrès constatés qui trouvent un grand écho même au-delà du continent africain, surtout quant à la manière d'aborder les problèmes : Pas de grande révolution, mais une constante évolution en suivant les lois de la nature….et en améliorant le savoir-faire traditionnel tout en profitant pleinement des connaissances acquises par la médecine "officielle".
Dans ces circonstances, quel cadeau leur est tombé du ciel lorsque, en 2003, la famille du généreux donateur de Porga, a cédé aux frères hospitaliers un autre grand terrain, séparé du premier uniquement par la route qui relie Ouagadougou à Tanguiéta. Un magnifique jardin y a été aménagé : On y cultive un grand nombre de plantes médicinales, tout en profitant des connaissances ancestrales des guérisseurs locaux : Eux savent où trouver les plantes, quand les cueillir, les appliquer et préparer les potions, et ils connaissent très bien leurs effets salutaires.
Aujourd'hui, grâce à ces thérapies " à l'ancienne", de considérables économies peuvent être faites, des économies permettant de soigner un plus grand nombre de patients.
Voilà un brin d'histoire de Porga qui est aussi celle de deux "cadeaux tombés du ciel".